de recommandation à qui de droit et le remit à la princesse.
— Vous savez, le comte Vronskï… très connu… il part avec ce train, dit la princesse avec un sourire triomphant et expressif, quand il revint lui remettre le billet.
— J’avais entendu dire qu’il partait, mais j’ignorais quand. Avec ce train ?
— Je l’ai vu, il est ici ; sa mère seule l’accompagne… En somme, c’est ce qu’il avait de mieux à faire.
— Oui, sans doute.
Pendant qu’ils causaient, la foule passait devant eux, envahissant le buffet. Ils s’y rendirent aussi et entendirent un monsieur qui, la coupe à la main, faisait d’une voix forte un discours aux volontaires.
« Servir… la religion, l’humanité, nos frères !… » disait ce monsieur, enflant toujours la voix.
« Moscou vous bénit pour cette grande œuvre. Vivat ! » conclut-il d’une voix forte et émue. Et tous répétèrent : Vivat !
Une nouvelle cohue fit irruption dans la salle et faillit renverser la princesse.
— Eh bien ! princesse, qu’en dites-vous ? demanda Stépan Arkadiévitch qui, avec un sourire de joie rayonnante, surgit tout à coup du milieu de la foule. N’est-ce pas qu’il a bien parlé et chaleureusement ! Bravo ! Ah ! Serge Ivanovitch ! Si vous prononciez aussi quelques paroles d’encourage-