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— On ne peut faire autrement, répondit la princesse. N’est-il pas vrai que de chez vous sont partis huit cents volontaires ? Malvinski ne me croyait pas.

— Plus de huit cents. Si on compte ceux qui ne sont pas partis directement de Moscou, on dépasse le mille, dit Serge Ivanovitch.

— C’est ce que je disais ! fit la dame joyeusement. Et c’est vrai qu’on a déjà ramassé plus d’un million ?

— À peu près, princesse.

— Et que dites-vous du télégramme d’aujourd’hui ? On a de nouveau écrasé les Turcs.

— Oui, j’ai lu répondit Serge Ivanovitch.

Ils causaient du dernier télégramme qui confirmait que trois jours durant les Turcs avaient été écrasés sur tous les points, s’étaient enfuis et qu’on s’attendait pour le lendemain à une bataille décisive.

— À propos, savez-vous qu’ici un jeune homme très gentil a voulu qu’on l’inscrive. Je ne sais pourquoi on a fait des difficultés. Je voulais vous en parler. Je le connais. Écrivez donc, je vous prie, un mot de recommandation pour lui. Il est envoyé par la comtesse Lydie Ivanovna.

Après avoir entendu les détails que la princesse connaissait sur le jeune homme qui voulait s’engager comme volontaire, Serge Ivanovitch passa dans le salon de première classe, écrivit un mot