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dez pas ainsi, ajouta-t-elle. Depuis que tous ceux qui sont cent mille fois pires qu’elle lui ont jeté la pierre, je trouve, moi, qu’elle a très bien fait. Je ne puis pardonner à Vronskï de ne m’avoir pas fait savoir qu’ils étaient à Pétersbourg. Je serais allée la voir et l’aurais accompagnée partout. Je vous en prie, transmettez-lui mes amitiés. Eh bien, parlez-moi d’elle.

— Sa situation est pénible ; elle…, commença Stépan Arkadiévitch qui, dans sa naïveté, croyait vraiment au : « Parlez-moi d’elle » de la princesse Miagkaïa.

Mais aussitôt elle l’interrompit et se mit à bavarder elle-même.

— Elle a fait ce que toutes les femmes, excepté moi, font en se cachant ; elle n’a pas voulu mentir, et elle a bien fait Elle a fait encore mieux, parce qu’elle a quitté votre fou de beau-frère. Excusez-moi, tous le disaient homme d’esprit, moi seule l’ai toujours trouvé sot. Mais depuis qu’il est lié avec Lydie Ivanovna et Landau, on commence à dire qu’il est toqué. Je voudrais bien n’être pas de l’avis de tout le monde, mais cette fois c’est impossible.

— Expliquez-nous, je vous prie, commença Stépan Arkadiévitch, ce que cela signifie. Hier je suis allé chez lui à propos de ma sœur ; je lui ai demandé une réponse définitive. Il ne me l’a pas donnée, me disant qu’il réfléchirait, et ce matin, au lieu de