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qu’on n’y pouvait pas même songer ; toutefois, il était content de voir son neveu.

Alexis Alexandrovitch rappela à son beau-frère qu’on ne parlait jamais à l’enfant de sa mère, et il lui demanda de n’en pas dire un mot.

— Il a été très malade après cette rencontre avec sa mère que nous n’avons pu prévoir ; nous avons même craint pour sa vie, mais un traitement rationnel et les bains de mer pendant l’été ont rétabli sa santé ; maintenant, sur le conseil du médecin, je l’ai mis à l’école. L’influence des camarades est très bonne pour lui ; il se porte à merveille et travaille très bien, dit Alexis Alexandrovitch.

— Quel gaillard il est devenu ! C est vrai, ce n’est plus Sérioja, mais Serge Alexiévitch ! fit Stépan Alexandrovitch en souriant et regardant ce beau garçon large d’épaules, vêtu d’un veston bleu et d’un pantalon.

L’enfant avait l’air gai et bien portant. Il salua son oncle comme un étranger, mais l’ayant reconnu, il rougit, et, comme s’il eût été offensé, fâché de quelque chose, il se détourna hâtivement de lui. Serge s’approcha de son père et lui remit son carnet de classe.

— Bien. C’est bon, tu peux t’en aller.

— Il a maigri et grandi ; ce n’est plus un enfant, c’est un vrai garçon, j’aime cela, dit Stépan Arkadiévitch. Te souviens-tu de moi ?

L’enfant, regarda rapidement son père.