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ne se trompait pas en pensant s’être acquis quelque influence parmi eux. Cette influence était due, en partie à sa fortune, à son nom, à la belle maison qu’il occupait en ville, maison que lui avait cédée son vieil ami Schirkov qui s’occupait d’affaires financières et qui avait fondé à Kachine une banque florissante, il la devait encore à son excellent cuisinier, qu’il avait amené de la campagne, à son amitié avec le gouverneur, un de ses anciens camarades dont il s’était fait le protecteur, et surtout, à son amabilité égale pour tous, qui changea bientôt l’opinion des gentilshommes sur son prétendu orgueil.

Vronskï sentait lui-même qu’à l’exception de ce monsieur étrange, qui était marié à Kitty Stcherbatzkï, lequel, à propos de bottes, se mettait stupidement en colère et qui lui avait dit quantités de choses absurdes et déplacées, tous les gentilshommes dont il avait fait connaissance étaient devenus ses partisans, il voyait clairement, et les autres s’en rendirent parfaitement compte, qu’il avait beaucoup contribué à l’élection de Névédovski. Et maintenant chez lui, à cette table, où l’on fêtait cette élection, il éprouvait le sentiment agréable du triomphe de son élu. Les élections l’avaient moins séduit que la pensée de se présenter lui-même aux élections, plus tard, s’il était marié. Après avoir assisté au triomphe de son jockey, il se décidait à courir en personne.