Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol17.djvu/306

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Ne vous occupez pas de moi ; je ne vous gênerai pas.

Mais Lévine, involontairement se rappelait les paroles que Kitty lui avait dites au moment du départ « Prenez garde, ne vous tuez pas ! »

Les chiens partirent, se rapprochant, puis s’éloignant et cherchant la piste chacun de son côté. La hantise des bécasses était si forte que le bruit de ses talons dans la vase semblait à Lévine le cri d’une bécasse, et à chaque instant il saisissait son fusil prêt à tirer.

« Pif ! paf ! » C’était Vassenka tirant sur une bande de canards qui en tournoyant au-dessus du marais s’étaient rapprochés des chasseurs. Lévine n’eut pas le temps de se retourner qu’une bécasse se souleva, puis une autre, une troisième et huit encore l’une après l’autre.

Stépan Arkadiévitch, profitant du moment, tira et une bécasse vint s’abattre comme une pierre dans le marais. Sans se hâter, il visa une autre bécasse qui volait très bas ; elle tomba aussi, se traîna sur le marais, en agitant son aile blanche non atteinte.

Lévine fut moins heureux. Il tira de trop près sur la première bécasse et la manqua : il l’avait visée comme elle commençait à se soulever. Au même moment juste devant ses pieds s’en souleva une autre, et distrait, il la rata aussi.

Pendant qu’il rechargeait son fusil, une troisième