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Quand il fit part à Kitty du conseil que lui donnait Stépan Arkadiévitch d’aller à l’étranger, il fut très étonné qu’elle refusât ; et constata avec surprise qu’elle avait sur leur vie future des plans à elle, bien arrêtés.

En réalité, Kitty savait que Lévine avait à la campagne une occupation qu’il aimait. Ces affaires que non seulement elle ne comprenait pas mais qu’elle ne cherchait pas à comprendre, lui apparaissaient cependant comme très importantes.

Elle savait qu’ils devaient habiter la campagne et elle n’éprouvait nullement le désir de partir à l’étranger, préférant se rendre immédiatement à l’endroit où elle devait se fixer.

Cette décision exprimée d’une façon très ferme étonna Lévine mais sans beaucoup émouvoir son indifférence générale. Il pria donc Stépan Arkadiévitch, lui en faisant presque une obligation, d’aller chez lui à la campagne et de présider avec son bon goût habituel à l’installation de la maison.

— À propos, dit un jour à Lévine Stépan Arkadiévitch, à son retour de la campagne où il avait tout organisé pour l’arrivée des jeunes mariés, as-tu ton billet de confession ?

— Non, pourquoi ?

— Mais c’est indispensable pour se marier.

— Aïe ! Aïe ! s’écria Lévine. Voilà neuf ans que je ne me suis confessé. Je n’y avais pas encore songé.