Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol16.djvu/437

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXIII

La blessure de Vronskï était dangereuse et bien que le cœur n’eût pas été atteint, il resta plusieurs jours entre la vie et la mort. Quand pour la première fois il put parler, Varia, sa belle-sœur, était seule dans sa chambre.

— Varia ! dit-il en la regardant sévèrement, je me suis blessé par hasard, et je te prie de ne jamais parler de cela à personne. Dis à tout le monde que c’est un accident. Autrement ce serait trop bête.

Sans répondre à ses paroles, Varia se pencha sur lui et avec un sourire joyeux regarda son visage. Ses yeux étaient clairs, sans fièvre, mais leur expression était sévère.

— Dieu soit loué ! dit-elle. Tu ne souffres pas ?

— Un peu, oui, dit-il, désignant sa poitrine.

— Alors, attends, je vais te faire un pansement.

Silencieux, et contractant ses larges prunelles, il