— Non. As-tu besoin de quelque chose ? répondit Alexis Alexandrovitch.
— Oui. Je désirerais… Il me faut… Oui, j’ai besoin de causer avec toi, dit Stépan Arkadiévitch, étonné de se sentir intimidé.
Ce sentiment était pour lui si étrange et si inattendu, qu’il n’entendait pas la voix de sa conscience qui l’avertissait qu’il allait commettre une mauvaise action. Il fit un effort sur lui-même et surmonta sa timidité.
— Tu ne doutes pas, j’espère, de mon affection pour ma sœur, non plus que de l’attachement sincère et du respect que j’ai pour toi, dit-il en rougissant.
Alexis Alexandrovitch s’arrêta et ne répondit rien, et l’expression douloureuse de son visage frappa Stépan Arkadiévitch.
— J’avais l’intention… Je voulais te parler de ma sœur et de votre situation réciproque, continua-t-il toujours gêné.
Alexis Alexandrovitch sourit tristement en regardant son beau-frère, et toujours sans répondre, s’approcha de la table, sur laquelle il prit une lettre commencée qu’il tendit à Oblonskï.
— Je ne cesse d’y penser et voici ce que j’ai commencé d’écrire, supposant que je m’expliquerais mieux par écrit ; d’ailleurs, je sais que ma présence l’irrite, dit-il en lui tendant la lettre.
Stépan Arkadiévitch prit la lettre, regarda avec