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IV

Voyons maintenant quelle était la préoccupation de Lévine pendant sa conversation avec son frère. L’année précédente, un jour qu’il était allé assister au fauchage il s’était fâché contre son intendant, et, pour se calmer, il avait pris la faux des mains d’un paysan et s’était mis à faucher lui-même. Ce travail l’avait tant amusé, que plusieurs fois depuis il s’y était adonné. Il avait fauché toute la prairie devant la maison, et cette année, dès le printemps, il s’était promis de se livrer à ce travail avec les paysans pendant des journées entières.

Depuis l’arrivée de son frère il s’était demandé si oui ou non il le ferait. Il n’osait pas le laisser seul toute une journée, en outre, en agissant ainsi, il craignait d’exciter sa raillerie. Mais en traversant les prés, il s’était rappelé les impressions du fau-