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XIX

Malgré sa vie mondaine et frivole en apparence, Vronskï détestait le désordre. Dans sa jeunesse, étant au corps des pages, il se trouva un jour endetté, voulut emprunter de l’argent et essuya un refus ; depuis lors, il s’était toujours arrangé pour éviter de se trouver en pareille posture. Dans ce but, quatre ou cinq fois par an, selon les circonstances, il mettait de l’ordre dans ses affaires ; il appelait cela faire ses comptes ou sa lessive.

Le lendemain des courses, Vronskï s’éveilla tard et sans se raser ni prendre son bain, il endossa un costume de treillis, puis, installant sur sa table son argent, ses comptes et ses papiers, il se mit au travail. Petritzkï savait par expérience que dans ces circonstances-là son ami était de mauvaise humeur, aussi dès qu’en s’éveillant il l’aperçut