que l’émotion avait empêché de comprendre immédiatement sa question. Je voulais aller chez vous, dit-il, et se rappelant soudain dans quelle intention il l’avait cherchée, il devint confus et rougit.
— Je ne savais pas que vous patiniez et je vous trouve très habile, ajouta-t-il.
Elle le regarda très attentivement comme pour deviner la cause de son embarras.
— Vos éloges me sont très précieux. Il est de tradition ici que vous êtes le meilleur patineur, dit-elle en secouant de sa petite main gantée de noir les aiguilles de givre qui tombaient sur son manchon.
— Oui, j’ai été autrefois un passionné du patinage. Je voulais arriver à la perfection.
— Il me semble que vous faites tout avec passion, dit-elle en souriant. Je voudrais bien vous voir patiner. Mettez donc des patins, nous patinerons ensemble.
— « Patiner ensemble ! Est-ce possible ! » pensa Lévine en la regardant. Je vais les mettre tout de suite.
Et il alla mettre des patins.
— Il y a longtemps que vous n’étiez venu chez nous, monsieur, dit le loueur tout en tenant le pied de Lévine pour visser le talon. Depuis vous, il n’y a pas eu de pareil maître. Ça va-t-il comme ça ? demanda-t-il en serrant la courroie.
— Bon ! bon ! mais pressons, s’il te plaît, l’in-