Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/478

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Beaucoup de choses plus importantes que tout cela ! répéta Varenka ne sachant que dire.

À ce moment, la voix de la princesse s’entendit de la fenêtre :

— « Kitty ! Il fait frais. Prends un châle ou rentre à la maison ! »

— C’est vrai, il est temps, dit Varenka en se levant. Il faut encore que j’aille voir madame Berthe, elle m’a demandée.

Kitty lui tenait la main et l’interrogeait d’un regard passionné et suppliant :

— « Quoi ? Qu’y a-t-il de plus important, qui donne une telle quiétude ? Vous le savez, dites-le-moi ?

Mais Varenka ne comprenait pas ce que lui demandait le regard de Kitty. Elle se rappelait seulement qu’elle devait aller voir madame Berthe et rentrer pour le thé de madame Stahl avant minuit.

Elle entra dans la chambre, prit sa musique, et ayant salué tout le monde, s’apprêta à partir.

— Permettez-moi de vous accompagner, dit le colonel.

— Sans doute, vous ne pouvez aller seule la nuit, ajouta la princesse. J’enverrai au moins Paracha.

Kitty remarqua que Varenka retenait à peine un sourire en entendant qu’elle devait être accompagnée.

— Non. Je sors toujours seule et il ne m’arrive jamais rien, dit-elle en mettant son chapeau.