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XXXII

Les détails que la princesse avait appris sur le passé de Varenka, sur ses rapports envers madame Stahl et sur madame Stahl elle-même, étaient ceux-ci : madame Stahl, qui, suivant les uns, avait tourmenté jusqu’à la mort son mari, et que, d’après les autres, son mari, au contraire, avait fait souffrir toute sa vie par sa conduite immorale, était une femme malade et exaltée. À la mort de son enfant, né quand déjà le divorce était prononcé entre elle et son mari, et qui mourut aussitôt après sa naissance, les parents de madame Stahl, connaissant sa sensibilité, craignirent que cette épreuve ne la tuât et changèrent l’enfant qu’ils remplacèrent par la fille d’une cuisinière à la cour, née la même nuit et dans la même maison, à Pétersbourg ; c’était Varenka. Madame Stahl apprit plus tard que Varenka n’était pas sa fille, mais