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parler, répondit la mère. Qu’as-tu trouvé en elle de particulier ? C’est une dame de compagnie, probablement. Si tu veux, je ferai connaissance avec madame Stahl, j’ai connu sa belle-sœur, dit la princesse en levant fièrement la tête.

Kitty savait que sa mère était un peu froissée de ce que madame Stahl paraissait éviter de faire sa connaissance. Elle n’insista pas.

— Elle a un charme extraordinaire, dit-elle en regardant Varenka pendant que celle-ci faisait boire la Française. Regardez comme en elle tout est simple et charmant !

— Tu es drôle avec tes engouements, dit la princesse. Non, mieux vaut retourner, ajouta-t-elle en remarquant Lévine et sa compagne qui venaient de leur côté en compagnie du docteur allemand, avec qui Lévine discutait à haute voix et d’un ton irrité.

Elles avaient à peine eu le temps de se retourner qu’elles entendirent non plus une conversation à haute voix mais de véritables cris. Lévine, qui s’était arrêté, vociférait et le docteur lui-même se laissait emporter. Les gens s’attroupaient autour d’eux. La princesse et Kitty se hâtèrent de s’éloigner et le colonel se joignit à la foule pour savoir de quoi il s’agissait.

Quelques minutes après il revint près d’elles.

— Qu’y avait-il donc là-bas ? demanda la princesse.

— C’est honteux ! répondit le colonel. À l’étran-