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qu’elles intéressent directement, et c’est précisément le cas de l’affaire dont tu t’occupes…

— Oui, mais alors on ne sert pas. On ne…

— Je te prie de ne pas t’en occuper et c’est tout.

Le visage crispé d’Alexis Vronskï pâlit, sa mâchoire inférieure trembla, ce qui lui arrivait rarement. C’était un homme de très bon cœur, il se fâchait rarement, mais quand il se fâchait et quand son menton tremblait, alors, Alexandre Vronskï le savait, il devenait dangereux.

Alexandre Vronskï sourit gaiement.

— Je voulais seulement te transmettre la lettre de notre mère. Réponds-lui et ne t’énerve pas avant la course. Bonne chance, ajouta-t-il en souriant et en s’éloignant.

Mais peu après, un salut amical arrêta encore Vronskï.

— Tu ne reconnais plus tes amis ? Bonjour, mon cher ! dit Stépan Arkadiévitch, qui au milieu de ce monde brillant de Pétersbourg, comme à Moscou, épanouissait son visage rouge aux favoris luisants et bien peignés. Je suis arrivé hier et suis enchanté d’assister à ton triomphe. Quand nous verrons-nous ?

— Viens demain au mess, dit Vronskï en lui serrant la manche de son paletot ; et il gagna le milieu de l’hippodrome où l’on amenait déjà les chevaux pour la course d’obstacles.

Les chevaux couverts de sueur qui venaient de