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la musique, la marche funèbre ! Et il s’est endormi sur le toit aux sons de la musique.

— Allons, bois, prends de l’eau-de-vie, puis tu prendras l’eau de seltz, le beurre et le citron, dit Iachvine qui se tenait près de Petritzkï comme une mère qui forcerait son enfant à prendre un remède. Et ensuite un peu de champagne, comme ça, une petite bouteille.

— Voilà, qui est censé ! Attends, Vronskï, buvons !

— Non… Au revoir, messieurs, aujourd’hui je ne bois pas.

— Quoi ! As-tu peur de t’alourdir ? Eh bien, nous boirons seuls. Donne-moi de l’eau de seltz et du citron.

— Vronskï ! appela l’un d’eux quand déjà il était dans le vestibule.

— Quoi ?

— Tu ferais bien de te faire couper les cheveux ; ils sont lourds, surtout sur le crâne !

En effet, Vronskï commençait une précoce calvitie.

Il rit gaiement en laissant voir ses dents rapprochées, et mettant son chapeau sur sa tête chauve, il sortit et monta en voiture.

— À l’écurie ! fit-il, et il fit le geste de tirer la lettre pour la lire. Mais il se ravisa, ne voulant pas se distraire avant l’inspection du cheval : «Après… » dit-il.