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XVIII

Malgré que toute la vie intérieure de Vronskï fût remplie par sa passion, sa vie extérieure, sans changement ni frein, suivait la voie ancienne, habituelle des relations et des intérêts du monde et du régiment. Les intérêts du régiment tenaient pour Vronskï une place importante, premièrement parce qu’il aimait son régiment et ensuite parce qu’il en était aimé. Au régiment, non seulement on l’aimait, mais on le respectait et on était fier de lui. On était fier que cet homme immensément riche, très instruit, très intelligent, ayant ouverts devant lui les chemins des succès de toutes sortes, de l’amour et de l’ambition, négligeât tout cela et les intérêts mondains pour prendre à cœur les intérêts du régiment et des camarades.

Vronskï savait ce que pensaient de lui ses camarades, et, outre qu’il aimait cette vie, il se sentait obligé d’être digne de l’opinion qu’on avait de lui.