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que son nom et son titre d’aide de camp de l’empereur aideraient beaucoup à amadouer le conseiller actuel. Et, en effet, ces deux choses furent efficaces, mais le résultat de la réconciliation, d’après Vronskï, restait douteux.

Au Théâtre Français, Vronskï emmena le commandant à l’écart, dans le foyer, et lui raconta ce qu’il avait obtenu. Après réflexion, le commandant décida de laisser l’affaire sans suites et, pour son propre plaisir, se mit à interroger Vronskï sur les détails de l’entrevue ; et pendant longtemps, il ne pouvait s’empêcher de rire au récit de Vronskï racontant comment le conseiller actuel tantôt s’adoucissait, tantôt s’emportait au souvenir des détails, et comment Vronskï, en manœuvrant aux derniers mots de la réconciliation, se retirait poussant devant lui Petritzkï.

— Une mauvaise histoire, mais très drôle. Pourtant Kédrov ne peut pas se battre avec ce monsieur ! Alors il s’est emballé tant que cela ? demanda-t-il en riant. Et comment trouvez-vous Claire aujourd’hui ? demanda-t-il, parlant d’une nouvelle actrice française. On a beau l’entendre chaque jour, elle se transforme, il n’y a que les Françaises pour cela.