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femme et qu’il s’en rendît compte, toute la maison, même la vieille bonne, amie de Daria Alexandrovna, était de son côté.

— Eh bien qu’y a-t-il ? fit-il tristement.

— Allez, monsieur, allez trouver Daria Alexandrovna. Dieu sera peut-être miséricordieux. Elle ne cesse de se lamenter, elle fait peine à voir, et, dans la maison, maintenant, tout va de travers. Il faut avoir pitié des enfants, monsieur. Repentez-vous, monsieur. Que faire ? Il faut expier sa faute…

— Mais elle ne me recevra pas…

— Faites quand même votre devoir. Dieu est miséricordieux, priez-le, monsieur, priez-le.

— Bon, bon, va ! fit soudain Stépan Arkadiévitch en rougissant. Allons, donne-moi mes habits, dit-il à Matthieu, et, d’un geste résolu, il enleva sa robe de chambre.

Matthieu, tout en soufflant sur une poussière imaginaire, tenait la chemise comme un collier, et avec un plaisir évident y passa le corps très soigné de son maître.