Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol15.djvu/206

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


XXVI

Le lendemain matin. Constantin Lévine quitta Moscou et vers le soir arriva chez lui.

Pendant le voyage, il avait causé avec ses compagnons de route de la politique et des nouveaux chemins de fer, et, comme à Moscou, il éprouvait de l’embrouillement dans les idées, un certain mécontentement de lui-même et une honte qu’il ne savait comment expliquer. Mais quand il descendit à sa station, et qu’il reconnut son cocher, le brave Ignace, avec le col de son caftan relevé, quand il aperçut dans la faible lumière qui traversait les vitres de la gare, son traîneau avec son tablier de tapisserie, et ses chevaux avec leurs queues ficelées et leurs grelots, quand le cocher Ignace, tout en chargeant la malle dans le traîneau, lui raconta les nouvelles du pays, l’arrivée de l’entrepreneur, et lui annonça que Pava, sa plus belle vache avait vêlé, il sentit ses idées s’éclaircir peu à peu, sa honte