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du ministère est la suivante : 1o L’opinion du peuple est qu’il n’existe aucun type défini ni forme de l’école, alors que l’administration des zemstvos et du ministère ne veut pas tolérer d’école s’écartant du type modèle. L’école peut présenter des variétés, elle peut être meilleure et plus chère, pire et moins chère, l’on peut profiter même de la plus mauvaise et y apprendre à lire et à écrire. De même que dans une paroisse riche on nomme un prêtre plus capable et on construit une église plus belle, de même une commune riche peut avoir une école bien installée, et un village pauvre aura une école moins belle. Mais on peut prier aussi bien dans une église pauvre que dans une riche ; pour apprendre, c’est la même chose ; 2o Le peuple regarde la diffusion de l’instruction égale pour tous, bien qu’élémentaire, comme la condition essentielle de son instruction, il suppose ensuite l’élévation lointaine, mais encore égale, de son degré d’instruction. À l’administration des zemstvos et du ministère, il semble nécessaire de donner à quelques élus, un vingtième de la population, une instruction modèle, bonne ; 3o L’administration des zemstvos et du ministère, soit qu’elle ignore, soit qu’elle ne désire pas savoir, a porté toute l’œuvre scolaire à un degré élevé, mais tout à fait étranger au peuple et très onéreux. Avec ce que coûte maintenant l’instruction on ne prévoit pas d’issue à cette situation et le nombre des élèves ne peut augmenter ;