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le bon marché dans l’installation matérielle, les pédagogues, à l’envi, s’ingénient à rendre l’enseignement plus difficile, plus compliqué, plus onéreux (et je ne puis m’empêcher d’ajouter pire). Chez MM. Bounakov et Evtouchevsky, j’ai calculé que trois cents roubles de manuels scolaires sont, à leur avis, absolument nécessaires pour le fonds d’une école élémentaire. Et dans les cercles pédagogiques on ne parle que de préparer dans les séminaires de si bons maîtres qu’ils ne veulent pas venir à la campagné même pour quatre cents roubles. Dans cette voie de perfectionnement où se trouve la pédagogie il est bien évident pour moi que si l’on réunissait par district cent vingt mille roubles, les pédagogues trouveraient à les dépenser, pour les vingt écoles, en tables pliantes, écoles normales d’instituteurs, etc. N’avons-nous pas vu fermer quarante écoles dans le district de Krapivensky, et ceux qui y contribuèrent sont absolument convaincus d’avoir avancé, par là, l’œuvre scolaire puisqu’ils ont, maintenant, vingt écoles bonnes ?

Le fait le plus remarquable, c’est que les auteurs de ces exigences ne se demandent nullement si elles sont nécessaires au peuple pour qui ils préparent tout cela, et encore moins qui les paiera ! Mais les zemstvos sont tellement aveuglés par toutes ces exigences qu’ils ne voient pas le plus simple calcul, la plus élémentaire équité. Si un homme me