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trois villages de quatre cent cinquante âmes qui profitent de ces écoles et la population totale est de trente mille âmes, de sorte qu’un septième seulement de la population profite des écoles pour lesquelles tous paient. Dans la commune de Tchermochnia, il y a neuf cents âmes et une école ; mais trente élèves seulement fréquentent l’école parce que tous les hameaux de la commune sont dispersés. Sur neuf cents habitants il devrait y avoir quatre cents élèves, et cependant l’on considère que dans les communes de Iassenky et de Tchermochnia la distribution des écoles est très satisfaisante.

Pour ce qui est du choix du maître, le peuple se guide aussi par d’autres motifs que les zemstvos. Le peuple, en choisissant son maître, envisage et apprécie uniquement ses qualités pédagogiques. Si le maître a déjà enseigné dans l’arrondissement le peuple connaît les résultats de son enseignement, et selon ceux-ci, le juge bon ou mauvais. En dehors de ses qualités pédagogiques le peuple tient aussi à ce que le maître ne soit pas éloigné de lui, qu’il sache comprendre sa vie et parler la langue russe, c’est pourquoi il donnera toujours la préférence à un villageois contre un citadin. Toutefois le peuple n’a d’antipathie pour aucune classe ; un gentilhomme, un fonctionnaire, un artisan, un soldat, un sacristain, un prêtre, peu lui importe, pourvu que ce soit un homme simple et Russe.