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Dans le zemstvo du district Krapivinsky, sur deux mille roubles on dépense sept cents roubles pour la construction. L’administration du ministère et des zemstvos ne peut pas admettre que le maître (ce maître, — un pédagogue instruit, — qu’on suppose pour le peuple) puisse s’abaisser à marcher comme un tailleur d’une isba à l’autre ou à faire la classe dans le vieux débit abandonné. Mais le peuple ne suppose rien, il ne sait qu’une chose, qu’avec son argent il peut choisir qui bon lui semble et que si les propriétaires qui engagent le maître vivent dans des isbas sans cheminées, le maître salarié par eux ne doit pas les dédaigner.

Quant à la deuxième question : l’emploi du temps scolaire, partout et toujours, le peuple réclame ceci : que les classes n’aient lieu que pendant l’hiver. Partout, les parents, à partir du printemps, cessent d’envoyer leurs enfants à l’école et ceux qui continuent d’y aller, — le quart ou la cinquième partie, — les tout petits enfants ou les enfants de parents riches, y viennent contre leur volonté. Quand la commune loue elle-même le maître, elle l’engage toujours pour l’hiver et le paie au mois. L’administration des zemstvos et du ministère suppose que dans l’école de village d’une classe il doit n’y avoir que deux mois de vacances comme dans les autres établissements scolaires. À leur point de vue le ministère et les zemstvos ont raison : les enfants n’oublieront pas ce qu’ils ont appris, le maître sera