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mal favori, le zizel et n’admettre aucun changement à ces procédés. Tous les deux se basent sur la ferme conviction que ce sont eux qui connaissent infailliblement les meilleurs procédés. La similitude des bases entraîne la ressemblance ultérieure. Si vous dites au maître de l’école ecclésiastique que d’après sa méthode les enfants apprennent lentement et difficilement à lire et à écrire, il vous répondra qu’il ne s’agit pas de lire et d’écrire mais de l’étude religieuse, sous laquelle il entend l’étude des livres de l’Église. Vous recevrez la même réponse du maître de langue russe qui enseigne d’après la méthode allemande. Il dira (tous le disent et l’écrivent) qu’il ne s’agit pas de la rapidité à acquérir l’art de lire, d’écrire, de compter, mais du développement. Tous les deux mettent le but de l’étude dans quelque chose d’indépendant de la lecture, de l’écriture et du calcul, c’est-à-dire de la science, mais en quelque autre chose qui est nécessaire, indiscutable.

Cette ressemblance se maintient jusque dans les moindres détails. Avec l’une et l’autre méthode, toute étude avant l’école, toute connaissance acquise en dehors d’elle est négligée. Tous les élèves, à leur arrivée, sont tenus pour ignorants et sont forcés d’apprendre au commencement. Si un enfant qui sait lire les lettres a, b, et les syllabes entre à l’école ecclésiastique, on le force à rapprendre l’alphabet d’après bouki, az-ba. Même pro-