Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol14.djvu/53

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Auparavant on apprenait par cœur la définition des parties du discours et l’on passait de l’étymologie à la syntaxe ; maintenant on ne commence pas seulement par la syntaxe, mais par la logique qu’on tâche d’expliquer aux enfants. Dans le manuel de M. Bounakov qui est l’abrégé de la grammaire de Perelevsky, avec les mêmes exemples, l’étude de la grammaire commence par l’analyse syntaxique qui est si difficile pour la langue russe, je dirai même si incertaine et qui ne concorde pas du tout avec la fameuse classification de la syntaxe. De sorte que, en général, la nouvelle école a écarté quelques défauts dont les principaux sont : les suppléments inutiles aux consonnes, l’habitude d’apprendre par cœur des définitions et, en cela, elle est supérieure à l’ancienne méthode, et, pour la lecture et l’écriture, elle donne parfois de meilleurs résultats. Mais, en revanche, elle a introduit de nouveaux défauts, à savoir : les sujets de lecture sont les plus ineptes, et l’arithmétique, comme science, n’est déjà plus du tout enseignée.

Dans la pratique, (je prends à témoin tous les inspecteurs d’écoles, tous les délégués qui les visitent, tous les instituteurs), dans la plupart des écoles où la méthode allemande est en vigueur, voici, à de rares exceptions près ce qui se passe : Les enfants apprennent non d’après les méthodes phonétiques mais, d’après la méthode de composition des lettres, au lieu de bb ils prononcent