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La première édition du syllabaire de Tolstoï n’eut pas un très grand succès, mais cela ne refroidit pas le zèle pédagogique de l’auteur.

Il se mit à reviser et à transformer son ouvrage, dans lequel lui-même avait sans doute remarqué quelques défauts et, à la fin de l’année 1870, le « Syllabaire » parut sous une nouvelle forme.

La première partie du premier livre, c’est-à-dire le syllabaire proprement dit, fut éditée à part sous le titre Nouveau Syllabaire. Dans la préface de cette nouvelle édition, l’auteur définit ainsi le but qu’il s’est proposé :

« Ce syllabaire a pour but de donner aux élèves, pour le prix le plus minime, la plus grande quantité de choses compréhensibles, disposées graduellement, depuis les plus simples et les plus faciles jusqu’aux plus compliquées, afin que cette graduation serve de moyen principal pour apprendre à lire et à écrire par n’importe quelle méthode. Pour atteindre ce but, nous avons groupé tous les mots faciles à comprendre qui se prononcent comme ils s’écrivent, et nous les avons disposés d’après les accents, afin que l’élève apprenne la signification de chaque mot qu’il lit et puisse l’écrire sous la dictée. Ensuite nous avons uni ensemble les mots les plus simples, puis les mots plus compliqués et nous sommes arrivés progressivement aux contes, récits et fables.

« Les récits, les contes et les fables sont composés de telle façon que l’élève puisse, sans questions inductives, raconter ce qu’il a lu, c’est pourquoi on les peut employer et pour la lecture et pour la dictée.

« Comme la principale difficulté de la lecture tient à la longueur des mots, dans la première partie du Syllabaire nous n’avons fait entrer que des mots n’ayant pas plus de deux syllabes et six lettres.