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plus possible contraires aux anciens, et nullement la création de nouvelles bases pédagogiques d’où pourraient sortir de nouveaux procédés.

Il est très facile de critiquer les vieilles méthodes d’enseignement de la lecture et de l’écriture qui consistent à apprendre par cœur des pages entières des psaumes, et l’enseignement de l’arithmétique en apprenant par cœur la définition du nombre, etc. Je remarquerai : 1o qu’il n’est plus nécessaire d’attaquer ces procédés, attendu qu’il est douteux que des maîtres les défendent, et 2o que si l’on fait pareille critique pour me faire sentir que je suis le défenseur des vieilles méthodes d’enseignement, c’est seulement parce que mes contradicteurs, probablement en raison de leur jeune âge, ne savent pas qu’il y a vingt ans, j’ai employé toutes mes forces à lutter contre les vieux procédés de la pédagogie et que j’ai contribué à leur défaveur. Ainsi, on trouve que les vieilles méthodes d’enseignement ne sont bonnes à rien, et, sans poser aucune base nouvelle, on s’est mis à chercher de nouveaux procédés. Et moi, je dis, sans poser de nouvelles bases, il n’en existe que deux solides en pédagogie :

1o Le critérium de ce qu’il faut enseigner et,

2o le critérium de la façon d’enseigner, c’est-à-dire la définition des objets d’enseignement nécessaires et des moyens d’enseignement les meilleurs.

Personne ne fait même attention à ces points fondamentaux, mais chaque école, pour se justifier,