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harnacha son rapide coursier et courut dans les champs jusqu’au fleuve.

Là, il vit, gisant à terre, une armée de quarante mille guerriers exterminés, et, auprès d’eux, le chêne avec ses racines, l’arbre fendu en lames. Dobrinouchka souleva le chêne, l’apporta au prince Vladimir et lui parla en ces termes :

— « Odikhmantiévitch se vante de la vérité. Derrière le fleuve Dniéper j’ai vu gisant quarante mille méchants Tatars, et le gourdin d’Odikhmantiévitch s’est fendu à ce terrible massacre. »

Alors Vladimir-le-Prince ordonna à ses serviteurs d’aller dans les caveaux profonds et d’en faire sortir au plus vite Soukhman, et de l’amener devant ses yeux clairs. Et Vladimir dit :

— « Pour de si grands services, je comblerai de bienfaits ce brave chevalier. Je lui donnerai pour toujours des villes avec leurs faubourgs, des bourgs avec leurs villages, des trésors sans nombre ! »

Les fidèles serviteurs vont, dans les caveaux profonds, chercher Soukhman et lui disent :

— « Sors du caveau, Soukhman, Vladimir-le-Prince te gracie. Pour tes glorieux exploits, notre Soleil te veut accorder des villes avec leurs faubourgs, des bourgs avec leurs villages, et des trésors sans nombre. »

Soukhman sortit dans les champs et prononça les paroles suivantes :

— « Oh ! Vladimir-le-Prince-le-Beau-Soleil, tu