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mille fois, faisant ainsi, sans s’interrompre, un tour à chaque seconde. Mais aussi, lorsqu’après ce labeur, prenant quelques cocons, nous les coupâmes, nous trouvâmes dedans des vers tout à fait secs et blancs comme de la cire.

Je savais que de ces cocons, de ces choses d’un blanc de cire, inertes, devaient sortir des papillons ; mais en les regardant je ne pouvais le croire. Cependant, vers le vingtième jour, je me mis à observer ce qu’il allait advenir des cocons que j’avais laissés.

Je savais que le vingtième jour devait amener un changement, mais rien n’apparaissait ; je croyais à quelque mésaventure, lorsque je m’aperçus que la pointe d’un des cocons devenait noire et humide. Je me demandais déjà s’il n’était point gâté, et j’allais le jeter. Mais, me ravisant aussitôt, je pensai :

— « Qui sait, ça commence peut-être ainsi ? » Et je me mis à regarder.

En effet, à la place humide, je vis remuer quelque chose. Quoi ? Je ne pouvais le distinguer. Mais ensuite apparut quelque chose qui ressemblait à une tête avec des palpes. Les palpes s’agitaient. Puis je vis une patte passer par le trou, puis une autre ; les pattes s’accrochaient et sortaient avec effort du cocon. Plus loin sortit quelque chose, et je reconnus un papillon mouillé.

Lorsque les six pattes furent sorties, le reste du