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Voici comment on opère pour les aérostats à air chaud. On fait un grand ballon, avec une espèce de goulot en bas, comme une bouteille renversée. Dans le goulot, on place un paquet de coton qu’on imbibe d’esprit-de-vin et on allume. L’air du ballon s’échauffe au contact de la flamme, devient plus léger que l’air froid et le ballon monte comme la bulle dans l’eau. Et il volera de plus en plus haut jusqu’à ce qu’il rencontre un air plus léger que celui qui le remplit.

Il y a une centaine d’années que des Français, — les frères Montgolfier, — ont inventé les aérostats. Ils en fabriquèrent un avec de la toile et du papier et l’emplirent d’air chaud ; le ballon s’éleva. Ils en firent alors un autre, un peu plus grand, attachèrent au-dessous un mouton, un coq et un canard et le lâchèrent. L’aérostat s’éleva et descendit heureusement. Après, on plaça sous le ballon une petite nacelle où s’assit un homme. Le ballon monta si haut qu’on ne le vit plus, puis il redescendit heureusement. Depuis on imagina de gonfler d’hydrogène les ballons, qui, dès lors, volèrent plus haut et plus vite.

Pour aller en ballon, on attache au-dessous de l’aérostat une nacelle et l’on monte deux, trois, jusqu’à huit hommes, avec des vivres et des boissons.

Pour descendre et s’élever à volonté, une soupape est ménagée dans l’aérostat, l’aéronaute peut