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uns, au milieu, marcheront droit contre eux ; les deux autres troupes resteront en observation à droite et à gauche… Lorsque ceux du milieu commenceront à s’approcher, les Tatars, convaincus que nous sommes tous là, sortiront. Et, pendant ce temps, nous les culbuterons des deux côtés. Voilà, mes enfants. Et si nous tuons ceux-là, nous n’aurons plus personne à craindre. Nous serons nous-mêmes les chefs.

Ils firent ainsi. Quand ceux du milieu s’avancèrent avec Ermak, les Tatars sortirent en poussant des cris. Alors, à droite Ivan Koltzo, à gauche l’hetman Mitcheriak, les assaillirent. Les Tatars, épouvantés, prirent la fuite et les Cosaques les tuèrent. Alors, personne n’osa résister à Ermak. Ce fut ainsi qu’il prit la ville de Sibir où il s’installa comme un tzar.

Les chefs vinrent saluer Ermak, et les Tatars affluèrent à Sibir. Koutchoum, et son gendre Mahmedkoul, craignant d’affronter directement Ermak, rôdaient aux alentours et guettaient l’occasion de le perdre.

Au printemps, au moment des grandes crues, des Tatars vinrent trouver Ermak et lui dirent :

— Mahmedkoul va marcher contre toi ; il a réuni une nombreuse armée ; il est sur la rivière Vaha.

Ermak, avec des Cosaques, franchit ruisseaux, marais, forêts, rivières, s’approcha furtivement,