gent. Ses souliers étaient rouges avec des broderies d’argent ; ils étaient très fins, et par-dessus, il portait d’autres souliers moins fins. Son haut bonnet d’astrakan était blanc.
Le Tatar roux entra et se mit à baragouiner comme s’il proférait des injures. Il s’appuya contre le mur, et, tourmentant son poignard, attacha sur Jiline un regard de loup. Le petit brun, vif comme s’il avait été mû par des ressorts, s’approcha de Jiline, s’accroupit devant lui, sourit, lui tapota l’épaule, baragouina quelques mots en son langage. Tout en clignant de l’œil et clappant de la langue, il lui disait à chaque instant :
— Bon uruss !
Jiline ne comprit rien et dit :
— À boire… Donnez-moi à boire.
L’homme brun continua de rire et de répéter :
— Bon uruss !
Jiline, avec ses lèvres et ses mains, fit comprendre qu’il voulait boire.
Le Tatar comprit et sourit. Il sortit sur la porte et appela quelqu’un.
— Dina !
Une petite fille accourut. Elle était mince, plutôt maigre ; elle pouvait avoir treize ans, et, de visage, ressemblait au petit brun ; on voyait que c’était sa fille. Elle avait les mêmes yeux noirs et clairs et son visage était beau. Elle était vêtue d’une longue chemise bleue à larges manches, garnie de rouge