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gnard d’argent était attaché à sa ceinture. Ses pieds étaient nus dans ses chaussures. Il était coiffé d’un haut bonnet en peau de mouton noire, posé sur l’oreille. Il s’étira, caressa sa courte barbe rousse, resta un moment debout, donna un ordre quelconque au serviteur, puis s’en alla vers un endroit quelconque.

Deux enfants à cheval se dirigeaient vers l’abreuvoir. Les naseaux des chevaux étaient tout mouillés. D’autres enfants, le crâne également rasé et également vêtus d’une simple chemise, se rassemblèrent et s’approchèrent du hangar.

Ils prirent un long bâton et le passèrent par la fente. Jiline cria :

— Ouh !

Et les enfants s’enfuirent à toutes jambes en criant. On ne voyait que leurs genoux luire au soleil.

Jiline avait grand soif ; sa gorge était sèche. Il pensa :

— Si seulement on venait !…

Il entendit ouvrir le hangar. Le Tatar roux entra accompagné d’un autre, petit et brun, qui avait les yeux noirs et brillants, le teint coloré, une petite barbe bien taillée, le visage gai ; il souriait sans cesse. Il était vêtu plus richement que son compagnon : son bechmett de soie bleue était orné de passementeries.

À sa ceinture pendait un grand poignard d’ar-