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pourquoi leur ordonner de répéter ces réponses comme le fait le maître ? Et s’ils ne le savent pas (ce qu’on ne peut admettre, sauf pour le zizel), une question se pose : par quoi se guidera le maître dans ce qu’on appelle, avec tant d’importance, le programme des questions ? Par la science de la zoologie ou par la logique ? ou par la science de l’éloquence ? Et s’il ne se guide par aucune des sciences mais seulement par le désir de causer de ce qui frappe en divers objets, il existe un si grand nombre et une telle variété de choses, qu’un fil conducteur est indispensable, et pour l’enseignement expérimental il n’y a pas, il ne peut y avoir de fil conducteur.

Les connaissances humaines sont divisées exclusivement pour qu’on puisse les unir plus commodément, établir un lien entre elles et les transmettre, et ce sont ces divisions qu’on appelle les sciences. En dehors des divisions scientifiques, on peut parler de tout ce qu’on veut, de n’importe quel galimatias ; comme nous le voyons. En tout cas, le résultat de la causerie sera ou de forcer les enfants à apprendre les paroles du maître sur le zizel, ou à redire ses propres paroles, à les placer en un certain ordre (qui n’est pas toujours correct), à se les rappeler et à les répéter. C’est pourquoi, dans les manuels de cette sorte, en général, tous les exercices de développement ont le tort d’être, d’une part, d’un arbitraire absolu, d’autre part tout à fait inutiles. Par