sortit sur le perron vers l’heure du dîner et fit préparer le samovar. Puis il prit une guitare et se mit à jouer. Tout à coup, une troïka arrive, avec ses grelots, un fonctionnaire en descend avec deux soldats, s’approche d’Aksénov et lui demande qui il est et d’où il vient.
Aksénov répond à toutes ses questions et l’invite à prendre du thé avec lui. Mais le fonctionnaire continue à le harceler de questions :
— Où as-tu dormi la nuit dernière ? Étais-tu seul avec le marchand ? As-tu vu le marchand le matin ? Pourquoi as-tu quitté l’auberge si précipitamment ?
Aksénov, surpris de cet interrogatoire, raconta ce qui était arrivé, puis il dit :
— Pourquoi m’en demandez-vous si long ? Je ne suis ni un voleur ni un brigand. Je voyage pour mes affaires et je n’ai de comptes à rendre à personne.
Alors le fonctionnaire appela les soldats et dit :
— Je suis le commissaire de police et si je te questionne c’est que le marchand avec lequel tu as passé la nuit dernière a été égorgé. Montre tes effets… et vous autres, fouillez-le.
On entra dans l’isba ; on prit sa malle et son sac, on les ouvrit, on chercha partout. Soudain, le commissaire sortit du sac un couteau et s’écria :
— À qui ce couteau ?
Aksénov regarda et vit un couteau taché de sang.