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aussi, à l’égard du principe du développement, qui domine la pédagogie en ce qui concerne l’art de la lecture et de l’écriture. Mais l’instruction du peuple est une œuvre trop chère à mon cœur, je m’en suis trop occupé pour rester longtemps indécis. Je ne pouvais trouver bons les phénomènes monstrueux du soi-disant développement, mais je ne pouvais aussi me convaincre que le développement de l’élève fut mauvais. C’est pourquoi je me suis efforcé de rechercher ce qu’est ce développement. Je ne crois pas inutile de communiquer les conclusions auxquelles je fus amené.

Pour définir ce qu’on entend sous ce mot développement, je prends les manuels de MM. Bounakov et Evtouchevsky, œuvres récentes qui renferment toutes les conclusions de la pédagogie allemande destinées à guider les maîtres des écoles populaires et que les partisans de la méthode phonétique ont choisies pour être en usage dans leurs écoles. En discutant sur quoi doit être basé le choix de tel ou tel moyen d’enseigner à lire et à écrire, M. Bounakov dit : « Non, discuter les méthodes d’enseignement établies sur des bases si chancelantes (c’est-à-dire l’expérience) serait trop douteux. Seule une base théorique fondée sur l’étude de la nature humaine peut permettre, dans ce champ, un raisonnement solide, indépendant des hasards divers, et garanti au plus haut degré contre des fautes grossières. En conséquence, pour choisir la meil-