n’est pas meilleure que l’ancienne, mais elle devient
pire, car, le plus souvent, c’est au commencement
qu’on trouve la meilleure méthode. En général,
l’invention d’une nouvelle méthode est considérée
comme la suppression de l’ancienne, bien qu’en
réalité celle-ci reste toujours la principale, et les inventeurs
de nouveautés, qui renoncent consciemment
aux vieux procédés, ne font par là que rendre
leur tâche plus difficile et se placent derrière ceux
qui ont employé consciemment la vieille méthode
et inconsciemment les procédés nouveaux. Par
exemple, prenons la méthode la plus ancienne et la
méthode la plus récente : la méthode de Cyrille et
Méthode, et la méthode phonétique, — la spirituelle
Fischbuch employée en Allemagne. Un sacristain,
un paysan, qui enseigne d’après l’ancienne
méthode « az bouki », peut, presque toujours, expliquer
à son élève que la consonne n’a pas de son,
et il dira que dans le caractère bouki on prononce
bb. J’ai vu un paysan qui apprenait à lire à son
fils et lui expliquait bb, rr, etc., puis continuait
à enseigner les syllabes, etc. Si même l’instituteur
n’a pas l’idée de le faire, l’élève comprendra que
dans be le son principal c’est bb. Voilà la méthode
phonétique. Presque tous les vieux instituteurs, en
faisant composer les mots de deux syllabes ou plus,
en cacheront une et diront par exemple : c’est ba,
et cela c’est go, etc. Voici la partie de la méthode de
Zolotov et de la méthode des voyelles. Chacun, en
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