Paris les résultats extraordinaires de cette méthode
dans la classe de Chevet lui-même : Un auditoire de
cinq à six cents personnes, hommes et femmes,
certains ayant de quarante à cinquante ans, qui
chantent à vue tout ce que le maître leur indique.
Dans la méthode de Chevet il y a beaucoup de règles,
d’exercices, de procédés qui n’ont aucune importance
et que chaque maître intelligent inventera par centaines
et par milliers dans le feu de la classe. On y
trouve un moyen très comique, qui peut être commode,
de lire la musique sans prononcer les notes.
Par exemple, en quatre temps, l’élève dit : ta-ta-ta-ta,
en trois temps l’élève dit : ta-ta-ta, en huit-huit :
ta-ta-ta-ta-ta-ta-ta-ta. Tout cela est intéressant
comme moyen d’apprendre la musique, comme histoire
d’une certaine école musicale, mais ces règles
ne sont pas absolues et ne peuvent former une méthode.
C’est toujours là que se cache la source des
fautes. Mais chez Chevet il y a des choses extraordinaires
par leur simplicité. Trois surtout sont essentielles
dans sa méthode : la première, bien que
vieille, est l’idée exprimée par Jean-Jacques Rousseau
lui-même dans son Dictionnaire de musique,
celle d’indiquer les signes musicaux par des
chiffres. Les adversaires de ce moyen d’écrire la
musique auront beau dire, chaque maître de chant
peut faire cette expérience et il se convaincra toujours
du grand avantage des chiffres sur les signes,
aussi bien pour la lecture que pour l’écriture. Pen-
Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/501
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
