sant. Il est presque toujours inutile de présenter un
grand tableau ou une figure entièrement faite parce
que l’élève qui commence sera dérouté devant lui
comme devant un objet réel. Et la formation de la
figure sous ses yeux a une grande importance : l’élève,
dans ce cas, voit la base du dessin, son squelette sur
lequel se forme progressivement le corps lui-même.
Ensuite, j’invitais toujours les élèves à critiquer les
lignes que je dessinais et leurs rapports. Souvent
je faisais des fautes volontaires pour savoir comment
se formait leur raisonnement sur les rapports
et la régularité des lignes. Puis, quand je dessinais
une figure quelconque, je demandais aux enfants
où, à leur avis, je devais ajouter encore une ligne
et je les forçais d’inventer la composition de la
figure. De cette façon j’excitais chez les enfants non
seulement une participation plus vivante, mais une
participation libre à la formation et au développement
de la figure, et cela prévenait chez les enfants
la question : Pourquoi ? que l’enfant pose toujours,
naturellement, quand il fait une copie. La compréhension
facile ou pénible et l’intérêt plus ou moins
grand avaient la principale influence sur la marche
et le système de l’enseignement, et souvent j’abandonnais
tout ce que j’avais préparé pour la leçon
parce que cela ennuyait les enfants, et leur restait
étranger. Jusque-là j’avais fait copier aux enfants
des figures symétriques parce que leur formation
est plus facile, plus évidente. Ensuite, pour l’expé-
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