du dessin nous a convaincus de la fausseté et de
la partialité de ce programme technique. La plupart
des élèves, après quatre mois d’étude du dessin
exclusivement technique, d’où est exclue la copie
des hommes, des animaux, des paysages, sont devenus
indifférents au dessin d’objets techniques,
et le besoin, le goût du dessin s’est développé en
eux à ce point qu’ils se sont fait, en cachette, de
petits cahiers où ils dessinent des hommes, des
chevaux avec quatre pattes sortant du même point.
Il en va de même de la musique.
Le programme ordinaire des écoles populaires n’admet d’autre chant que le chant d’église et n’autorise que certains sons ; c’est-à-dire que les enfants sont regardés comme de petits tuyaux d’orgue et l’on développe le goût de l’élégance par la balalaïka, l’accordéon, souvent par une chanson grossière que le maître n’aime pas et ne croit pas nécessaire de guider. De deux choses l’une : ou l’art, en général, est nuisible et inutile, ce qui n’est pas si étrange qu’il semble au premier abord, ou chacun, sans différence de classe et d’occupations, a droit à cet art, et le droit de s’y adonner entièrement, par la raison que l’art ne supporte pas la médiocrité.
L’insanité n’est pas en cela : elle est dans le fait de poser des questions pareilles à celles-ci : les enfants du peuple ont-ils le droit de jouir des arts ? Demander cela équivaut à demander : les enfants