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dans la société laïque se sont formées d’autres causes qui poussent à l’instruction. Ces causes semblent si impérieuses que les pédagogues n’ont qu’elles en vue et oublient la raison principale. En n’examinant, pour le moment, que l’activité de l’élève, nous trouvons beaucoup de raisons apparentes pour l’instruction, sauf cette raison essentielle que nous avons mentionnée. Il est très facile de prouver l’impossibilité d’admettre ces raisons. Ces raisons fausses mais très évidentes sont les suivantes : la première, la plus commune, l’enfant apprend pour ne pas être puni ; deuxièmement, il apprend pour être récompensé ; troisièmement, il apprend pour surpasser les autres ; quatrièmement, — l’enfant, en général les hommes, — apprend afin d’obtenir une situation avantageuse dans le monde. Ces raisons reconnues par tous peuvent être classées en trois groupes principaux :

1o L’étude par obéissance ;

2o L’étude par amour-propre ;

3o L’étude par ambition et avantages personnels.

Et, en effet, en se basant sur ces trois groupes, on a fondé et l’on fonde diverses écoles pédagogiques : des écoles protestantes, sur l’obéissance ; des écoles catholiques, jésuitiques, sur l’amour-propre ; des écoles russes sur les avantages matériels, avantages de service et ambition.

L’inanité de ces arguments est évidente :

1o Par le mécontentement réel, général qu’é-