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gressistes ; son extension, et, grâce à cela, celle de la lecture et de l’écriture est toujours considérée comme un bien indiscutable pour tous les peuples. Pourquoi cela ? L’imprimerie, la littérature et ce que nous appelons le progrès sont des superstitions de la religion du progrès et c’est pourquoi, dans cette affaire, je prie le lecteur de mettre franchement toute religion de côté, et de se demander loyalement pourquoi il en est ainsi et pourquoi cette instruction que nous, la minorité, considérons pour nous comme le bien, et par suite cette imprimerie et cet art de lire et d’écrire que nous désirons répandre, pourquoi seront-ils aussi un bien pour la majorité, pour le peuple ? Nous avons déjà dit, dans plusieurs articles, pourquoi l’instruction que nous possédons, par son essence, ne peut être un bien pour le peuple. Maintenant, nous parlerons exclusivement de l’imprimerie. Il est évident pour moi que la multiplicité des revues et des livres, les progrès continus et énormes de l’imprimerie sont avantageux pour les écrivains, les directeurs de revues, les éditeurs, les correcteurs et les imprimeurs. Des sommes considérables, par des voies indirectes, sont passées du peuple aux mains de ces gens. L’imprimerie est si avantageuse pour eux que, pour augmenter le nombre des lecteurs, on invente tous les moyens possibles : des vers, des nouvelles, des scandales, des potins, des polémiques, des cadeaux, des