hommes, à diverses époques, enseignent différentes
choses et diversement. Les scolastiques enseignaient
une chose, Luther une autre ; Rousseau a
sa méthode, Pestalozzi la sienne. Elle voit en cela
l’impossibilité d’établir le critérium de la pédagogie,
et il me semble qu’elle-même a désigné ce critérium
nécessaire en citant les expériences précédentes.
Le critérium c’est d’enseigner en se conformant
aux besoins du temps. Ce critérium est simple
et en parfait accord avec l’histoire et la logique.
C’est précisément pour cela que Luther pouvait être
le maître d’un siècle entier, que lui-même fut le
créateur de son siècle, qu’il a pensé sa propre
pensée et agi selon sa volonté. Autrement son immense
influence serait impossible ou surnaturelle.
S’il n’avait pas ressemblé à ses contemporains, il
aurait disparu comme un phénomène incompréhensible,
inutile, comme un étranger parmi le peuple
dont il ne comprenait pas même le langage. »
« Il en va de même de Rousseau et de tout autre».
« Rousseau a formulé, dans ses théories, la haine de son temps pour le formalisme et l’artificiel, la soif de son siècle pour les rapports simples et cordiaux. C’était la réaction inévitable de la vie de Versailles, et si Rousseau seul l’avait senti, le siècle du romantisme ne serait pas, il n’y aurait pas eu ces exigences universelles de transformation de l’humanité, la déclaration des droits de l’homme, les Charles Moore, etc. Reprocher à Luther et à Rous-