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phénomène, vous croyez que vous avez trouvé l’idéal auquel aspire l’humanité et le critérium de son activité, — on vous répond qu’il y a une masse qui augmente à chaque siècle et que c’est connu jusqu’à la banalité. Est-il bon que cette masse croisse ? Pourquoi croît-elle ? À ces questions point de réponse et l’on va jusqu’à s’étonner que nous cherchions à résoudre de pareilles questions.

Dans un autre passage, paraphrasant nos paroles, M. Markov dit : « Chaque génération empêche la nouvelle de se développer. Plus on va, plus il y a d’oppositions, pire c’est. On se dit : quel étrange progrès ! Si, négligeant l’histoire, nous étions obligés de croire à la théorie de Iasnaïa-Poliana, il faudrait penser que le monde s’affaiblit de plus en plus à cause des résistances de milliers d’années et que sa mort n’est pas loin. » (Page 152.)

« Le bon progrès ! » Non, il est très mauvais, c’est précisément de quoi j’ai parlé. Je ne suis pas un admirateur de la religion du progrès et sauf la foi rien ne prouve la nécessité du progrès. « Est-ce que le monde s’affaiblit de plus en plus ? » C’est précisément ce que j’ai tâché de prouver avec cette différence que ce n’est pas toute l’humanité qui s’affaiblit mais cette partie qui est à la merci de l’activité de cette instruction que défend M. Markov. Mais voici où l’opinion historique de M. Markov paraît dans toute sa splendeur.

« Iasnaïa-Poliana est gênée de ce fait que les