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hommes capables de se conformer aux conditions qu’ils trouvent dans la vie et, en même temps, de travailler énergiquement à la perfection future.

L’instruction, en général, dit Schleiermacher, a pour but de donner un membre tout préparé à l’État, à l’Église, à la vie sociale et à la science. L’éthique seule, bien que science inachevée, nous apprend quel caractère moral doit revêtir un homme instruit devenant membre de l’un de ces quatre éléments de la vie. Comme Platon, tous les pédagogues-philosophes cherchent le but de l’instruction dans l’éthique : les uns l’admettant connue, les autres la reconnaissant pour la conscience éternellement élaborée de l’humanité. Mais aucune théorie ne donne une réponse positive à la question : qu’enseigner au peuple et comment ? L’un dit une chose, l’autre dit une autre, et, plus on avance, plus variées deviennent les affirmations. En même temps apparaissent des théories diverses et contradictoires : Le courant théologique lutte avec le courant scolastique, ce dernier avec le courant classique, celui-ci avec le courant scientifique, tous existent simultanément sans se vaincre l’un l’autre, et personne ne sait ce qui est nécessaire ni ce qui est vrai ; il surgit des milliers de théories, les plus diverses, les plus étranges, basées sur rien, comme celles de Rousseau, de Pestalozzi, de Frœbel, etc., toutes les écoles paraissent côte à côte : — expérimentale,