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rents, d’autre part, à cause de l’insuffisance du savoir des professeurs, pendant ce semestre a changé complètement et a pris un autre aspect.)

« Mais que devons-nous faire ? N’y aura-t-il plus d’écoles dans la ville, pas de lycées, pas de chaires d’histoire du droit romain ? Que deviendra l’humanité ? » objecte-t-on. Oui, cela n’existera pas si les élèves n’en ont pas besoin et si nous ne pouvons le rendre intéressant. « Mais les enfants ne savent pas toujours ce qu’il leur faut, ils se trompent, etc. » Je n’entre pas dans une pareille discussion qui nous amènerait à la question : la nature humaine a-t-elle raison devant le jugement de l’homme ? etc. Je ne le sais pas et ne me place pas sur ce terrain. Je dis seulement que si nous ne pouvons savoir ce qu’il nous faut apprendre, alors ne m’empêchez pas d’apprendre par force aux enfants russes la langue française, la généalogie du moyen âge et l’art de voler. Je prouverai tout comme vous. « Alors il n’y aura pas de lycées, ni de latin ! Que ferons-nous donc ? » entends-je de nouveau.

N’ayez pas peur, il y aura le latin et la rhétorique, ils existeront encore des centaines d’années du fait seul que la potion est achetée et qu’il faut la boire (comme disait un malade). C’est à peine si dans cent ans la pensée que j’exprime maintenant, peut-être d’une façon peu claire, malhabile, peu convaincante, deviendra un lieu commun. C’est à