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a une base historique est raisonnable. Toutes ces raisons qui contiennent toutes les autres raisons possibles peuvent être divisées, il me semble, en quatre groupes : raisons religieuses, philosophiques, expérimentales, historiques.

L’instruction qui est fondée sur la religion, c’est-à-dire la révélation divine dont personne ne peut mettre en doute la véracité, indiscutablement, doit être inculquée au peuple, et l’obligation sur ce point — mais sur ce point seul — est légale. C’est ainsi que font jusqu’à présent les missionnaires en Afrique et en Chine, c’est ainsi qu’on agit de nos jours, dans toutes les écoles, pour l’enseignement religieux : catholique, protestant, juif, mahométan, etc.

Mais de notre temps, où l’enseignement religieux ne forme qu’une petite partie de l’instruction, cette question : « Quelles raisons a l’école pour instruire la jeune génération d’une certaine façon ? » reste insoluble au point de vue religieux.

Peut-être la réponse se trouvera-t-elle dans la philosophie. La philosophie a-t-elle des raisons aussi solides que la religion ? Quelles sont ces raisons ? Par qui, quand et comment sont-elles exprimées ? Nous ne les connaissons pas. Tous les philosophes cherchent les lois du bien et du mal. Après les avoir trouvées, en arrivant à la pédagogie, ils imposent l’instruction au genre humain, d’après ces lois. Mais chacune de ces théories,