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fluence éducatrice des universités, elle appartient à la catégorie de celles qui sont basées sur la foi et avant tout doivent être prouvées. Qui a prouvé, et de quelle façon, que les universités ont cette mystérieuse influence éducatrice ? Il n’y a pas communion avec les professeurs, alors il n’y a ni la confiance ni l’affection qui en dérivent. Dans la plupart des cas, il y a la crainte et la méfiance. Ce qu’ils ne peuvent apprendre par les livres, ils ne l’apprennent pas par les professeurs. Alors l’influence éducatrice réside en l’association de jeunes gens occupés du même objet ? Sans doute, mais dans la plupart des cas ils ne sont pas du tout occupés de sciences, mais de préparer les examens, de tromper les professeurs, de faire du libéralisme et tout ce qui s’introduit ordinairement chez les hommes détachés de leur milieu, de leur famille, et liés ensemble artificiellement par l’esprit de camaraderie élevé en principe et exalté jusqu’à la satisfaction et la glorification de soi-même. Je ne parle pas des exceptions — des étudiants qui vivent dans leur famille, — ils sont moins soumis à l’influence éducatrice, c’est-à-dire pernicieuse de la société des étudiants. Je ne parle pas non plus de ces exceptions rares de gens voués à la science dès la jeunesse et qui, à cause d’un travail continu, ne se soumettent pas aussi complètement à cette influence. Et, en effet, les hommes se préparent à la vie, au travail. Chaque travail exige — outre l’ha-